LA DOLCE VITA
Nom féminin invariable. Vie facile, oisive et veule menée par certains riches.

La fin de l’été est souvent un moment nostalgique où l’on regrette les heures, allongé, à s’imaginer que la rentrée est lointaine.

Puis, comme au 1er janvier on se fixe des objectifs pour se donner un cadre et se rassurer. Se rassurer que l’été n’est pas passé si vite, que notre bronzage est toujours couleur miel et que la Dolce Vita plane encore au dessus de nous…

J’ai eu envie de mettre des mots sur ce terme imagé qui me fait tant rêver, car chaque fois que je pense à mes vacances, le premier mot qui me vient est : La Dolce Vita.

La Dolce Vita,
C’est avant tout des paysages.
Une forêt fraîche où les rayons du soleil transpercent les arbres, les doigts et les verres teintés. Des champs de vignes, où les raisins, gorgés de soleil rassasient de son sucre les âmes heureuses. Un soleil chaud qui ne brûle pas, un vent frais qui n’irise pas et un coucher de soleil nostalgique.

La Dolce Vita,
Ce sont des femmes et des hommes qui transpirent la joie, l’optimisme et le Carpe Diem. Ils courent au ralenti avec leur masque à l’italienne où les tenues légères de soie, de tulle et de mousseline rythment les jours suspendus.

La Dolce Vita,
C’est un état où les idées noirs prennent la fuite.
Conscients de ces parenthèses minutées, les hommes et les femmes se touchent, se découvrent, se plaisent, se surprennent, se dévisagent, s’aiment, lucides que ces états de plénitude auront une fin.

La Dolce Vita,
C’est la religion de l’extase.
Des instants secrets, presque inconscients, indécents, sans éthique ou morale.
Une odeur de citron, acide, interdite et de vin sucré addictif et jauni par le soleil.
Les visages se détendent. Le soleil veille jusqu’à son coucher pour ;
Éclairer les pommettes creusées par les rires,
Ravir les pupilles autrefois sombres,
Dorer les cheveux et faire briller les plus blancs,
Maquiller les lèvres d’un reflet orangé, sublimées par les traces de vin couleur soleil.

La Dolce Vita,
C’est un accent, une tonalité, une chanson.
Des individus qui dansent, toujours au ralenti, à la simple vibration des voix, des rires ou d’une guitare. Les tonalités italiennes, l’imaginaire musical du pays, l’accent que l’on tente d’imiter, les couleurs du drapeau que l’on veut s’approprier, l’ardeur de vivre et les chants du terroir. Le chant du bonheur et privilège de ces instants suspendus.

La Dolce Vita,
C’est la culture du bonheur. Si le bonheur, à la Schopenhauer, est un état de plein contentement durable alors il est difficilement atteignable. Je préfère dire que la Dolce Vita n’est pas une finalité mais un moyen à cultiver chaque jour pour éloigner les chagrins. Une forme alternative au bonheur pour se créer une vie plus légère et douce.

Si la nostalgie de mes vacances est souvent bien présente, j’aime à penser qu’il me suffit de parsemer mon quotidien de Dolce Vita, pour oublier que mon bronzage m’a quitté, que mes heures allongées au soleil sont lointaines, mais que je garde, tout de même, mon masque à l’italienne.

Delouison

(2 commentaires)

  1. Quel beau moment de lecture qui nous permet d’affronter ce nouveau quotidien, avec lequel il est tant difficile de s’adapter.
    Merci pour cette jolie parenthèse.

    J’aime

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