On s’est tous au moins une fois demandé devant notre écran de télévision :« Tu crois qu’elle est comme ça dans la vraie vie ? » Sans ne jamais pouvoir le vérifier… et c’est d’ailleurs ce qui crée le monde de la télévision.
De mon côté, je me suis toujours demandée : « Julia Vignali, elle est comment dans la vraie vie ? » Et j’ai la chance de pouvoir vous répondre à cette question.
Dès ses premiers mots ; son ton enjoué, sa bonne humeur et son sourire n’ont fait que conforter mes premières idées. Julia Vignali est une femme authentique qui ne triche pas. Et si ses premiers mots ont été : « Bonjour Louisa, vous allez bien ? » Cela présageait déjà les rires, les confidences et la bienveillance de cette interview.
Depuis que Julie Vignali est l’animatrice du Meilleur Pâtissier sur M6, la chaîne enregistre une nette hausse en un an pour la saison 7 avec en moyenne 3.1 millions de téléspectateurs, +1pt auprès des 4+ avec 15% et +3pts auprès des FRDA-50 ans avec 28%*.
Pour travailler à la télévision il faut…être bien armée.
Être animatrice c’est comme …un vrai travail.
Jouer me donne l’impression d’…exister.
Si je devais changer quelque chose ce serait…ma taille.
Si vous aviez le pouvoir d’influencer une chose…moins de souffrance à l’école.
Si un mot devait vous qualifier ? Joyeuse ! (même si ce n’est pas vrai)
Une chose que vous aimeriez faire mais que vous n’avez jamais osé faire ? Chanter !
Une question que je ne vous ai pas posée et que vous auriez aimé que je vous pose ? Quel âge avez vous ? Car j’en suis très fière ! J’ai bientôt 44 ans et j’assume grave ! (rires)
Un parcours imprévisible !
DeLouison (DL) : Vous avez fait des études de commerce et marketing. À quoi vous destiniez vous plus jeune et quel était votre objectif ?

Julia Vignali (JV): C’est très particulier car je n’ai jamais su ce que je voulais faire dans la vie. Et j’irais même plus loin en disant que je ne sais toujours pas ce que je veux faire! Je n’avais pas d’objectifs mais peut-être des envies. Je voulais avoir une vie particulière,une vie exceptionnelle, mais cela ne veut rien dire… Je souhaitais pas mal de surprises et je crois que je n’osais pas me dire que je voulais être une artiste, c’était peut-être trop pour moi !
Pour autant j’ai fais des études et je suis rentrée dans un moule. J’ai été ballotée entre le syndrome bonne élève et une personnalité plus foutraque !
DL : Êtes-vous arrivée aujourd’hui à avoir une vie particulière ?
JV : Oui ! Tout à fait. J’ai cette sensation d’avoir une vie privilégiée, donc j’ai beaucoup de chance et je me le dis tous les matins. J’ai une vie particulière qui n’est pas toute tracée car le métier que je fais actuellement ce n’est pas celui que je faisais il y a 10 ans et ce n’est peut-être pas celui que je ferai dans 10 ans. Cela me plaît beaucoup ! J’ai toujours été rassurée par l’idée de ne pas savoir ce que je ferai dans 10 ans.
Quand je faisais du marketing en maison de disques je me souviens que je regardais ma chef et je me disais « si tu travailles très très fort avec tout ton cœur, dans 10 ans tu pourras faire ce qu’elle fait ». Et à partir du moment où j’ai eu cette pensée, j’ai cessé d’en avoir envie !
DL : Vous avez démarré votre carrière sur MCM puis sur la Matinale de Canal+, est-ce qu’à un moment donné vous vous êtes dit : « OK ! Je suis animatrice » ?
JV : Mais non (rires) ! Surtout MCM, ça ne m’a servi qu’à une seule chose c’est de prendre des cours de théâtre. J’étais hôtesse au Festival de Cannes à l’époque pour payer mes études. Je me suis retrouvée sur la terrasse du Martinez, nez à nez avec un rédacteur en chef de MCM et il m’a dit « ça te plairait de faire de la TV ? » ce à quoi j’ai répondu « pourquoi pas ! ».
J’ai alors fais passer mon expérience à MCM pour mon stage de fin d’études en Sup de Co ! Une arnaque totale où j’ai dit à mon directeur que j’avais une opportunité extraordinaire ! Mais c’était une expérience de deux mois et c’était pitoyable ! D’ailleurs j’ai beaucoup de chance car il n’y a aucune image de cette période ! À l’époque je me cadrais moi même et je pense que le cadreur était stagiaire aussi car il ne se levait pas tous les matins…c’était n’importe quoi !
À la suite de ce stage je me suis dit qu’il était primordial que je prenne des cours de comédie pour m’exprimer correctement devant une caméra sans pressentir que ce serait mon métier. Mais ce sentiment d’échec m’a forcé à me dire « il faut que ça te serve à quelque chose et va prendre des cours de théâtre ! » (Rires). Et 3 fois par semaine, j’allais au théâtre en plus de mon travail au sein de la maison de disques, pas dans l’idée de devenir comédienne, mais plutôt afin d’avoir une nouvelle corde à mon arc.
DL : Quelle a été la personne ou l’élément déclencheur dans votre carrière ?
« Je me souviens que sur cette terrasse il y avait un jeune animateur qui s’appelait Édouard Baer. (…) Il m’a fait faire un sketch où je devais faire le sosie de Jean Rochefort. »
JV : À l’époque il (Edouard Baer) animait avec Ariel Wizman une émission de radio qui s’appelait « La grosse boule ». Ce jour là il m’a fait faire un sketch où je devais faire le sosie de Jean Rochefort. Et je me souviens que je me suis dit « Comment c’est possible de rigoler autant ? Et d’en faire un métier ? Comment ce gars peut-être payé pour dire des bêtises pareilles ? » Alors je me suis dit que je voulais en être.
Et durant ce festival, Édouard m’a fait rencontrer l’entarteur, Noël Godin. C’était peut-être une prémisse à ma carrière de pâtissière (rires) ! Je me suis retrouvée à faire l’andouille avec Noël Godin et je me suis dit que ce n’était pas possible de rigoler autant dans la vie ! Donc je dirais qu’il y a eu Edouard Baer, Noël Godin et je crois que ce Festival de Cannes, où j’ai été hôtesse, m’a beaucoup inspiré !
DL : Qui dans le métier vous a donné le meilleur conseil ?
JV : Je dirais que c’est mon parrain (rires) qui est protestant et qui n’est pas du tout dans le métier ! Il m’a dit « ne dépend jamais d’un homme et même si tu es avec un homme qui a de l’argent et/ou du pouvoir, tu travailles ! ». C’est le meilleur conseil que l’on m’ait jamais donné.
DL : Qu’est ce que vos amis disent de vous ?
JV : Souvent mes amis me disent : « Je te le dis car je ne peux le dire qu’à toi » et c’est un vrai, grand compliment car cela signifie qu’ils se permettent des choses très intimes avec moi en termes d’émotions et d’échanges. Je crois que je suis une bonne oreille. Quant à ma bonne humeur légendaire ce n’est pas toujours le cas. Je me réveille tous les matins en me disant que l’on va bientôt mourir et qu’il faut en profiter (rires) ! Je dirais que ma bonne humeur est plus liée à cette fameuse politesse du désespoir, foutu pour foutu autant rire !
DL : Qu’est ce que vous aimeriez que l’on dise de vous?
JV : J’ai cru que vous alliez me dire sur votre pierre tombale ! (rires). Une chose liée à une forme de sincérité car je crois que c’est une exigence que j’essaie d’avoir.
Une animatrice surprise !

DL : Comment vous définissez vous en tant qu’animatrice ?
JV : Je n’ai pas toujours fait l’animatrice donc je ne me définis pas comme telle. En ce moment je le suis et j’en suis très heureuse. Si on m’avait dit cela il y a 10 ans je ne l’aurais pas cru. Je me définirais donc comme une animatrice surprise (rires) et heureuse ! Et vraiment surprise… très surprise de ce tournant qu’a prit ma carrière.
DL : Qu’est ce qui vous passionne le plus dans votre métier ?
JV : Ne pas savoir ce que je vais faire la prochaine fois ! Ce qui est génial c’est ce fameux coup de fil qui vous fait prendre un nouveau tournant. C’est l’imprévu ! Je ne pensais pas animer une émission sur les gâteaux moi qui ne sait pas en faire un !
DL : Est-ce que vous êtes stressée avant de tourner une émission ?
JV : Pas du tout ! Mais pas du tout ! Certains disent que le trac c’est normal et que quand on ne l’a pas cela viendra avec le talent ! Alors j’espère que ce n’est pas mon cas (rires). Demain par exemple je débute le tournage du « Meilleur Pâtissier Les Professionnels ». Il va falloir faire ses preuves car à chaque fois c’est un nouveau plateau, une nouvelle formule et rien n’est acquis. Et souvent nous n’avons qu’une chance de faire bonne impression…
Pour cela j’ai une technique très simple : je ne bois pas d’alcool le soir, je me couche à 21h et j’apprends mon texte. Je me raccroche au travail, cela me rassure beaucoup, donc je lis beaucoup mes fiches mais je ne stresse pas inutilement avant.
DL : Ce qu’il faut savoir avant de vouloir travailler à la télévision ?
JV : Qu’il ne faut pas savoir faire que ça. Qu’il n’y a pas de formations pour devenir animateur. Suivant ce que vous allez animer c’est un parcours de vie qu’il faut avoir derrière soi. Il faut être ouvert et avoir traversé quelques étapes qui vous permettent d’être à l’écoute. Mais c’est aussi avoir de la distance sur ce qu’est la télévision et l’image. Je crois que c’est un métier qu’il est bon d’exercer quand vous avez une forme de maturité.
Julia Vignali, une artiste avant tout !
« Il y a une dimension dans le travail d’animateur qui ressemble à une prise de risque artistique. »
DL : Vous avez joué au théâtre, au cinéma et dans des séries télévisées. Est-ce que vous souhaiteriez-vous consacrer au métier d’actrice ?

JV : Parfois je reçois des scénarios et je me dis : « Est-ce que tu es encore légitime pour être comédienne ? » puisque cela a été mon travail pendant 10 ans. Aujourd’hui je suis animatrice alors comment les gens pourraient le percevoir ? Car je crois réellement qu’on ne peut pas faire tous les métiers du monde. Parfois l’époque nous laisse à penser que n’importe qui peut-être comédienne et je ne crois pas que ce soit vrai comme c’est le cas pour les animateurs et les animatrices TV. Je crois que ce qui me sauve dans cette réflexion c’est d’avoir été comédienne, et cela me permet de dépasser cette peur d’illégitimité. Si un scénario me plait suffisamment je n’hésiterai pas à l’accepter !
DL : Est-ce que l’on joue un rôle lorsque l’on est animatrice ?
JV : Cela dépend des projets. Quand je suis dans « Mon Admirateur Secret sur M6 » très clairement pas du tout. C’était le même cas quand j’animais les Maternelles car lorsque l’on est dans l’écoute du témoignage des gens vous ne pouvez pas être dans un rôle, sinon ils ne vous disent pas les mêmes choses. J’essaie d’être au plus proche d’une forme de sincérité et la posture de comédienne est impossible dans ces cas là. C’est antinomique avec l’exercice.
Par contre quand je suis dans l’exercice du « Meilleur Pâtissier », c’est un format, presque une fiction. C’est d’ailleurs de la narration, une histoire, des rebondissements avec des gâteaux qui s’écroulent, des gens qui pleurent… et ça ne veut pas dire que je ne suis pas sincère à ce moment là, mais sans être comédienne il y a parfois une sorte de comédie qui se met en place. C’est très agréable ! Sans compter les petits sketches que l’on peut faire avec Cyril et Mercotte !
Sa vision du bonheur…
DL : Qu’est ce que la réussite pour vous ?

JV : C’est très premier degré mais c’est le bonheur. Ça ne veut pas dire que je n’aime pas la compétition. Je suis une compétitrice mais il faut mesurer tout cela et savoir perdre aussi, ne pas toujours vouloir être la meilleure.
Quelqu’un qui court plus vite que moi aux Jardins du Luxembourg je vais tout faire pour le dépasser quitte à me rendre malade car ça me rend dingue que quelqu’un puisse courir plus vite que moi !
DL : Aujourd’hui, qu’est ce que vous aimeriez que l’on vous propose ?
JV : J’aimerais bien qu’on me propose quelque chose de l’ordre de l’intime pour être au plus proche des gens. Mais de la même manière j’adore l’exercice du « Meilleur Pâtissier » qui est beaucoup plus divertissant, grand public et hyper familial. Donc ce que j’aimerais que l’on me propose c’est du travail (rires) ! Mais pourvu que ce soit un peu challengeant et drôle !
DL : Quels sont vos prochains projets ?
JV : J’ai dans l’espoir d’avoir une double activité de productrice. Cela me tient à cœur de mener à bien des projets. J’aime mettre en place des équipes. Je suis une dingue de documentaires car c’est tout ce que j’aime : la vérité qui dépasse la fiction. À l’avenir, peut-être… quand je serais grande… je serais productrice. En tout cas porteur de projet car cela me plairait beaucoup d’être une femme productrice.
Je ne sais pas si je suis une femme d’influence mais j’aime en avoir dans mon entourage pour faciliter les choses.
DL : Quelle est votre définition de l’influence ?
JV : C’est pouvoir emmener avec soi des gens que vous connaissez. Un peu comme dans le métier de productrice, vous détectez des talents et vous vous apercevez que vous pouvez faire de grandes choses avec ces personnes. À titre personnel je passe ma vie à se faire rencontrer des gens. Je suis la plus grande entremetteuse de Paris ! Mais je me dis que si j’élargis ce savoir faire à l’influence, à trouver et mettre en relation des gens pour qu’ils puissent trouver des choses à faire ensemble,amoureux ou professionnel, je trouve ça génial. Je ne sais pas si je suis une femme d’influence mais j’aime en avoir dans mon entourage pour faciliter les choses.
DL : Vous n’avez pas l’impression d’être une personne d’influence ?
JV : J’ai du mal à me percevoir comme cela mais peut-être que je le suis. Aujourd’hui on a l’impression que ce sont les blogueuses qui ont de l’influence. Moi j’ai fais l’effort de jouer le jeu des réseaux sociaux car je me suis aperçue que c’était inspirant même pour moi, de suivre des gens sur Instagram. Donc j’imagine que ce doit être, probablement, pour certaines personnes, inspirants de me suivre. Mais je ne me réveille pas le matin en me disant : « T’es sacrément inspirante ! » (rires)
DL : Et avez-vous l’impression d’être proche des gens ?
JV : Oui, je crois que je le suis, malgré cette vie un peu extraordinaire qu’on a, lorsque l’on fait le métier que je fais. J’ai de la chance, je fais un métier que j’aime. Donc je me dis qu’il ne faut pas perdre pied avec la réalité. J’ai peut-être la chance de venir d’un milieu qui n’est pas privilégié et j’ai toujours autour de moi des gens pour qui ce n’est pas simple. À chaque fois que je suis dans un endroit privilégié je me rattache à mon ADN. C’est comme ça que j’ai été élevée et je ne vois pas comment je pourrais perdre pied avec une certaine réalité.
Quand je vis des choses exceptionnelles, la première pensée qui me vient c’est : « Mais c’est pas croyable ! ». Et je pense tout de suite à l’adolescente que j’étais qui n’y aurait pas cru. Je me sidère moi même à chaque fois que je vis une chose incroyable.
DL : Quel a été le pire et le meilleur moment dans votre carrière ?
JV : Je n’ai pas particulièrement aimé être embauchée en CDI dans une société de production. Ce n’est pas une période que j’ai aimée car je me sentais prise au piège. J’avais besoin de rêver et j’aimais l’idée de pouvoir partir à tout moment.
Les moments où je me suis sentie le plus heureuse c’est lorsque l’on m’a proposé de présenter « Les Maternelles », car c’est une émission qui a beaucoup compté dans mon parcours de femme. Et puis ce que je vis actuellement car c’est assez sidérant. Les émissions que j’ai la chance d’animer marchent. La passation entre Faustine Bollaert et moi s’est très bien passée et M6 me propose d’autres émissions. Même si je mettrais à ex æquo la période où j’étais actrice dans « Seconde Chance » où j’ai rencontré des copains qui sont restés de grands amis, et le tournage qui reste un souvenir extraordinaire.
DL : Julia Vignali en une anecdote ?

JV : À chaque fois que je vais dans un restaurant et alors que j’essaie de faire attention à mon poids entre deux tournages pâtissiers, le chef veut tellement me faire plaisir qu’il m’apporte une pâtisserie (rires) ! C’est l’histoire de ma vie ! Et comme je suis polie et gourmande j’accepte !
DL : Quelle est la femme d’influence qui vous inspire en 2018 ?
JV : J’ai vu le spectacle de Blanche Gardin et je me suis dit, mais c’est merveilleux ! Cette femme est merveilleuse ! Je l’aime, je l’aime, je l’aime. J’aime tout d’elle, j’aime tout ce qu’elle dit, j’aime comment elle le dit, je trouve ça dingue, audacieux,plus qu’audacieux, c’est irrévérencieux, c’est génial ! La liberté avec laquelle elle raconte tout ça c’est génial. C’est une ode à la femme. La liberté avec laquelle elle s’adresse au monde et le fait de porter ce caractère un peu dépressif sur le devant de la scène c’est génial et très inspirant. Elle est merveilleuse.
Si je ne devais retenir que l’essentiel…
Julia Vignali est une femme au parcours atypique qui s’est toujours laissée portée par les rencontres et les heureux hasards. Hier actrice, aujourd’hui animatrice et demain productrice, elle ne laisse la place qu’aux projets qui la rendent heureuse.
Si cette terrasse du Martinez semble symboliser les prémisses extraordinaires de sa carrière, elle n’oublie jamais d’où elle vient, ses racines, son ADN comme elle l’appelle.
Durant cette interview c’est une femme ancrée dans la réalité, bienveillante,compétitrice, généreuse et audacieuse que j’ai rencontrée.
Et si c’est l’imprévu qui semble caractériser sa carrière, je lui souhaite encore beaucoup de coups de fils imprévus, qui j’en suis sûre, apporteront de nouveaux tournants à sa carrière.

Découvrez « Le Meilleur Pâtissier En famille » inédit, à partir du samedi 24 novembre à21h sur M6.
*Soit +1pt auprès des 4+ et +3pts auprès desFRDA-50 ans vs la saison 6. A date, M6 se classe ainsi première chaîne sur l’ensemble de la saison auprès des FRDA-50 ans et auprès des -50 ans.