Sandrine Quétier, une femme multiple qui n’a peur de rien !

C’est vendredi, il est 10h20 et je pousse les portes de la piscine Molitor où Sandrine Quétier m’a donné rendez-vous. Elle ne sait pas qui je suis et je me demande si elle est déjà arrivée ! Je fais quelques pas, tente de repérer les différents visages lorsque je l’aperçois. Elle est tout près de la piscine, sur une table haute, et semble plongée dans son agenda.

Face à cette femme emblématique de la télévision française, une des figures qui m’a donné envie de devenir animatrice, je suis impressionnée.

Alors je serre les poings pour me reconnecter à la réalité, je prends une grande inspiration et d’un pas décidé je m’avance vers elle avant de lancer un : « Bonjour Sandrine, Louisa ! Ravie de vous rencontrer ».

Tout à coup, son sourire et sa bonne humeur font retomber mes appréhensions et c’est tout naturellement après avoir commandé un café, que nous commençons l’interview.


L’aventure de la TV c’était…super !

Si vous aviez le pouvoir d’influencer une chose ce serait…le bonheur obligatoire pour tout le monde !

Etre sur scène c’est comme ?… se mettre à nue !

Être actrice me donne l’impression…d’être mille personnes en une !

Si je devais changer quelque chose ce serait… je suis têtue !

Si un mot devait me qualifier ? Optimiste !

Une chose que vous aimeriez faire mais que vous n’avez jamais osé faire ? Sauter en parachute !

Une question que je ne vous ai pas posée et que vous auriez aimé que je vous pose ?

Sinon ça va Sandrine ?


Sandrine Quétier, l’animatrice

©Laurent Vu : TF1

« Une animatrice ce n’est pas forcément une technicienne c’est quelqu’un qui a une part de vérité. »

DeLouison: Tu as débuté comme présentatrice au tirage du Keno en 1994 sur France 3. À partir de quel moment as-tu senti que ta carrière commençait ?

Sandrine Quétier: Au bout de cinq ans je pense, après le Keno. Parce que au départ j’ai gardé mon ancien travail à mi-temps, je travaillais pour un groupement d’opticien et comme je suis arrivée complètement par hasard dans ce milieu je n’ai pas réalisé au départ (pause)…c’était un amusement et surtout tant qu’il avait le Keno c’était compliqué pour faire autre chose !

Et lorsque j’ai commencé à arriver sur M6 et à faire une émission qui s’appelait « Les piégeurs », c’était peut-être deux ou trois ans après, je me suis dis : « Ok c’est parti » quoi ! C’est ce qui va être mon métier.

DL: C’est ce qui a été l’élément déclencheur ?

SQ: Oui exactement !

DL: Est-ce qu’il y a une rencontre en particulier ?

SQ: Oui ! Avec le directeur de casting qui s’appelait Jean Christophe d’Alery mais aussi avec le réalisateur Renaud Le Van Kim pour l’époque du Keno. C’est eux qui m’ont mis le pied à l’étrier !

DL: Être animatrice ça représente quoi pour toi ? Ou plutôt représentait quoi ?

SQ: Je dirais que c’était une chance parce que c’est un métier sympa qui ouvre à beaucoup de choses culturelles et qui permet de voyager ! Et puis on est en rencontre direct. J’ai toujours aimé les gens, j’aime les rencontres, j’aime papoter et c’est formidable qu’à travers une petite lucarne on puisse s’adresser à des millions de personnes.

DL: Qu’est ce qui fait qu’on est une bonne animatrice selon toi ?

SQ: Une animatrice c’est quelqu’un qui est dans la vérité et qui aime son métier, qui ne ment pas, qui ne triche pas. Une animatrice ce n’est pas forcément une technicienne c’est quelqu’un qui a une part de vérité.

DL: C’est comment le « Monde de la TV » ?

SQ: C’est une entreprise ! C’est ni plus ni moins les mêmes codes que l’entreprise sauf que tu as un prisme, un métier public donc c’est forcément accentué dans un sens ou dans un autre, dans les bonnes choses ou dans les mauvaises choses ! Donc comme dans les entreprises, tu rencontres des gens cool, des gens moins cool, il y a des coups tordus, c’est une entreprise !

DL: Qui sont les personnes qui t’ont donné des conseils qui t’ont suivi jusque là ?

SQ: J’ai eu pleins de conseils de plein de personnes ! D’animateurs, de producteurs… je n’ai pas une personne en particulier. Il y a des gens qui sont importants dans ma carrière comme Jean Christophe d’Alery, plus tard Christophe Dechavanne, Alexis de Gemini qui m’a donné ma chance sur M6 music, Alexandra Creux qui m’a fait venir chez TF1, Jean-Luc Delarue qui m’a produit à l’époque où j’étais sur France TV ! Il y a quelques belles rencontres comme ça !


Repartir de zéro… devenir comédienne !

©YAHOO.COM
©YAHOO.COM

DL: Aujourd’hui tu as quitté l’animation pour devenir actrice et comédienne. Mais en réalité tu avais commencé en 1996 dans « Jamais 2 sans toi…t » où tu avais fait une apparition et ensuite dans la capsule humoristique belge « Fritkot ». Lorsque l’on est animatrice on joue un rôle ?

SQ: Ça dépend car on a un cahier des charges d’une émission, il faut donner une thématique donc forcément on joue un rôle mais on peut le faire avec de la vérité. Et je pense que c’est un exercice qui est complètement différent. Quand on est animatrice on doit regarder la caméra et quand on est comédienne on doit l’oublier ! Après ayant l’habitude des plateaux au sens large, je n’arrive pas comme une débutante, une novice en tout cas sur la prise de possession de l’espace. Après c’est un métier qui est complètement différent, et c’est génial car j’apprends à me mettre en danger. Des choses que je ressentais moins en télé !

DL: Comment est-ce que tu te définis en tant que comédienne ?

SQ: Une comédienne débutante ! (rires)

DL: Tu es ouverte à tous les univers de cinéma ?

SQ: Je n’ai aucune barrière ! Tout m’intéresse, vraiment !

DL: Tu as toujours voulu jouer des rôles ?

SQ: Non, car je pense que la vie ce n’est pas linéaire. J’ai toujours aimé la comédie, j’ai toujours aimé en faire comme je chante ou comme je fais d’autres choses. Mais c’est le fait de pouvoir se cacher derrière des personnages et de pouvoir faire vivre des personnages diamétralement opposés de ce que je suis. C’est ce qui m’éclate dans la comédie et puis la narration, de raconter des histoires. Il y a plein de choses qui m’intéressent qui m’ont toujours intéressée. Donc il n’y avait pas d’évidence !

DL: Dans quel état étais-tu avant d’entrer sur un plateau ? Très stressée ?

SQ: Oui ! Moins à la fin car quand tu es dans ta zone de confort et dans ton univers forcément t’es stressée quand tu es en direct mais au delà du stress c’est de la concentration. Il en faut une dose de stress sinon c’est là ou tu fais des conneries !

DL: Quand tu vas sur un plateau en tant que comédienne c’est toujours le même stress ?

SQ: Je suis super stressée ! Ce n’est pas le même stress car je ne suis pas dans un exercice que je maîtrise complètement. Je suis en apprentissage et c’est génial car je regarde tout, je vois comment travaille les gens, c’est très excitant !


Une femme entrepreneur

©TF1_
©TF1

« Que c’est courageux de faire ça, que j’ai une paire de « cojones » ! »

DL: Est-ce que changer plusieurs fois de casquettes c’est la définition de pouvoir vivre pleinement et d’être heureuse ?

SQ: Pour moi oui ! Après j’ai des copines et des amies d’enfance depuis que j’ai 10 ans, qui sont profs et instits et qui ont besoin d’avoir une stabilité dans leur travail. Je crois qu’il n’y a pas de règles. Vraiment il n’y a pas de règles ! C’est selon chacun et c’est vrai que j’ai toujours aimé faire des choses très différentes.

DL: Et j’imagine que repartir de zéro ne te fait absolument pas peur ?

SQ: Pas du tout c’est excitant !

DL: Qu’est ce que tu aimerais que l’on te propose aujourd’hui ?

SQ: Je suis très modeste. Je ne rêve pas d’un grand rôle au cinéma mais de petites choses à droite à gauche ! Pour moi il n’y a pas de différence entre la télévision et le cinéma. La fiction télé n’est pas moins bonne que la fiction de cinéma ça n’a rien à voir ! Mais peut-être d’intégrer un rôle récurent dans une série… et du théâtre aussi !

 

DL: Aux États-Unis on peut être chroniqueur, humoriste, acteur… Tu ne t’es pas dit qu’on allait te catégoriser comme animatrice et non comédienne ?

SQ: Ah mais si ! Et on me le dira, ce n’est pas très grave, à moi de faire mes preuves et de montrer qu’il est possible de le faire ! En tout cas ça ne me freine pas !

DL: Qu’est-ce que tu aimerais que les gens disent de toi ?

SQ: Qu’elle a réussit son pari de quitter le monde de l’animation pour se tourner vers autre chose et qu’elle le fait bien !

DL: Qu’est ce que tes ami(e)s disent de toi ?

SQ: Que j’ai du courage (rires) ! Que c’est courageux de faire ça, que j’ai une paire de « cojones » ! Ils sont bienveillants, forcément ils sont avec moi et ils m’encouragent.


Une femme d’influence

©Gilles Gustine : TF1
©Gilles Gustine / TF1

« Sandrine Quétier c’était une enfant extrêmement timide. Mais quand je te dis timide c’était timide et je pense que toute ma vie finalement ça a été, jusqu’alors, de me donner des défis pour surmonter cette timidité. »

DL: Est-ce que tu te regardes dans les séries dans lesquelles tu as joué ?

SQ: Je ne sais pas car j’ai encore jamais…Ah si dans « Fritcot » je me suis regardée puisque c’était nouveau ! Après je ne sais pas car tout ce que j’ai tourné n’est pas encore passé. Donc je ne sais pas si je me regarderais ou pas ! En télévision en tout cas je ne me regardais pas !

DL: Ah ! Tu ne te regardais pas en télévision ?

SQ: Non !

DL: Sur quoi est-ce que tu te reposais pour évaluer ton travail ?

SQ: En fait, si on me disait : « Là tu as été bien, et là tu as été comme ça », je regardais. Ce qu’il se passe c’est que j’étais à l’antenne tout le temps. Donc si tu commences à te regarder tu deviens complètement schizophrène ! C’est à dire que tu passes ta vie à ça ! À te regarder ! « Est-ce que je suis bien ? Est-ce que je suis belle ? » etc… Donc non et comme ça faisait 20 ans, je me regardais quand il y avait des choses où j’estimais que je n’étais pas bonne !

DL: Et tu ne te demandais pas ce que les gens pensaient de toi ?

SQ: Non parce qu’il faut se protéger par rapport à ça. Je sais qu’il y a des gens qui m’aime et d’autres qui ne m’aime pas comme dans la vie ! Mais encore une fois la télévision c’est un miroir grossissant donc c’est plus marqué. Mais non je n’ai jamais pensé à ça !

DL: Et qu’est ce qu’une femme d’influence pour toi ?

SQ: C’est une femme qui a des convictions, c’est une femme qui rayonne, c’est une femme qui a de la bienveillance envers les autres femmes ou les gens autour d’elle et c’est une femme qui va pouvoir éclairer positivement son entourage.

DL: Qu’est ce que tu as l’impression d’avoir apporté aux gens quand tu étais animatrice et qu’est-ce que tu veux apporter de nouveau en tant que comédienne ?

SQ: Je ne sais pas ce que j’ai apporté aux gens. Moi je me fiais aux retours que l’on me donnait : « Vous êtes naturelle, souriante, etc » que des gentilles choses ! Après je ne pense pas que l’on ait forcément cette conscience et ce recul pour se dire : « Tiens je leur apporte ça c’est bien », je ne crois pas. Quand je faisais de la télé j’étais prise dans un tourbillon où je faisais des choses avec beaucoup de bonheur et de plaisir mais je n’étais pas à me dire : « Alors là est-ce que je vais leur apporter ça ? ». Pas du tout ! Je constate aujourd’hui que j’en suis parti, que les gens m’arrêtent dans la rue et viennent me voir pour me dire ; « Oh vous nous manquez, on vous aimait bien, vous aviez la pêche… ». Ça me fait plaisir !

Et dans le cinéma ou la fiction je n’en ai aucune idée, je débute ! Faut déjà que je fasse bien mon boulot c’est déjà pas mal !

DL: Est-ce que tu t’es fixée un plan de carrière dès le départ ?

SQ: Non ! Je pense que ça ne marche pas les plans de carrière en tout cas pas pour les tempéraments comme moi. Les carrières se construisent aussi au gré des rencontres et surtout dans les carrières artistiques. Je crois qu’on n’est pas linéaire, je crois qu’à 20 ans on n’a pas les mêmes aspirations qu’à 40 ans mais on ne peut pas le savoir, donc non ! Je sais ce que je ne veux pas, je sais que pour l’avoir fait, bosser dans un bureau tous les jours ce n’est pas quelque chose qui me plairait, après il y a pleins d’autres choses qui m’intéresse à côté. Il y a tellement de choses à faire dans la vie que je n’ai pas de plan de carrière non !

DL: Tu ne conçois pas ta vie autrement que sur scène ou sur un plateau ?

SQ: Sur scène, sur un plateau, en écrivant, j’ai aussi une boîte où j’ai fais des films d’entreprise, enfin dans des métiers artistiques et de création.

DL: Tu es aussi dans un groupe de rock ?

SQ: C’est un groupe où je suis très maquillée, où je suis cachée derrière un masque et c’est plus une passion. La musique a toujours été une passion, je ne le calcule pas comme un autre versant. Je me marre, on est sur scène ! Après, ma notoriété fait que parfois on peut avoir des concerts.

DL: Sandrine Quétier en une anecdote ?

SQ: Sandrine Quétier c’était une enfant extrêmement timide. Mais quand je te dis timide c’était timide et je pense que toute ma vie finalement ça a été, jusqu’alors, de me donner des défis pour surmonter cette timidité. Mais quand je te dis timide, c’est que je ne pouvais pas aller acheter le pain toute seule hein ! Je n’avais pas trop de copains, ça s’est déclenché très tard. Donc c’est ça, c’est qu’en fait ça a été ma thérapie, la télévision.


DL: Mathilde de l’Ecotais : pourquoi caractérise t-elle « La Femme d’Influence 2018 » pour toi ?

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Credit: ideemiam.com

SQ: C’est une femme multiple. Par son art, sa photographie elle a un véritable regard sur le monde, elle a un vrai regard sur la nourriture, elle a un vrai regard sur l’écologie.

Et parce qu’avec son mari, Thierry Marx elle s’engage ! Elle a crée un programme qui s’appelle le « Média Social Food », c’est quelqu’un qui transmet son art et son savoir faire aux autres et qui a su créer un joli réseau autour d’elle de femmes comme elle. J’ai beaucoup d’admiration pour son travail et pour les valeurs qu’elle partage !


Si je devais retenir que l’essentiel…

Après un échange enrichissant, ponctué de conseils, d’anecdotes et de confidences j’ai pu commencer à cerner la personnalité de Sandrine Quétier. Déterminée, audacieuse, optimiste et redoutable il est certain qu’elle n’a peur de rien et encore moins de démarrer une nouvelle carrière !

Si je devais retenir qu’une seule chose de cet instant c’est que le bonheur réside dans les choses simples. À vrai dire dans les choses qui nous animent, nous portent et nous transportent.

C’est le choix de Sandrine Quétier. De suivre depuis le début de sa carrière, son instinct et ses passions, pour n’obtenir qu’un seul résultat : le bonheur !

Un immense merci Sandrine pour cet échange généreux, bienveillant et plein de bons conseils !

DeLouison.

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